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TPL : L’actif parfait pour un monde inflationniste
💬 Introduction
Aujourd’hui on se retrouve dans une autre newsletter pour une entreprise (voir deux) quelque peu particulière car elle ne vend techniquement rien ! Néanmoins elle s’emboite parfaitement dans le monde de demain qui sera assurément très différent des derniers années qu’on a pu connaitre !
Car la réalité est qu’on peut continuer à espérer un retour de l’inflation à 2% qui a été notre socle ces derniers deux décennies, mais soyons lucides : cette époque est terminée. Malgré les baisses de taux que la Fed s’apprête à enclencher, les prix vont rester durablement élevés.
Et ce n’est pas un hasard : dans un monde surendetté, une inflation modérée est devenue un outil, pas un problème. Elle permet d’alléger la charge réelle des dettes et de gonfler artificiellement la croissance nominale tout en rognant lentement le pouvoir d’achat.
Mais cette inflation persistante bouleverse l’ordre établi. Elle redonne de la valeur à ce qu’on avait oublié : le réel.
Les actifs tangibles, la terre, l’énergie, l’eau redeviennent les piliers du système économique.
Car pendant que les banques centrales tentent de piloter la théorie, le monde, lui, s’électrifie à toute vitesse :
les voitures deviennent électriques,
les usines se robotisent,
les data centers se multiplient,
et bientôt, les robots humanoïdes un thème que j’aborde régulièrement qui viendra forcément s’ajouter à la liste.
Chaque innovation numérique cache une réalité physique : plus de serveurs, plus de câbles, plus d’énergie et quand on observe les projections de consommation électrique des data centers, le constat est implacable :
le futur sera massivement énergivore.
👉 Plus on digitalise, plus on a besoin du monde réel.
De terres pour construire.
D’eau pour refroidir.
D’énergie pour alimenter tout ça.
C’est ce paradoxe qui redéfinit la valeur.
Et dans ce nouvel équilibre, certaines entreprises sont positionnées de façon idéale :
elles possèdent les ressources plutôt que de les exploiter,
elles encaissent quand d’autres produisent,
et elles profitent de la hausse des prix sans subir les coûts.
Aujourd’hui, je vais vous présenter l’une d’entre elles.
Une société à capital ultra-léger, probablement l’une des plus rentables au monde, parfaitement alignée avec ce monde qui se transforme :
une protection naturelle contre l’inflation, un levier sur la hausse structurelle de l’énergie, et surement un rôle clé dans l’économie de demain celle des data centers et de la robotique.
🏜️ Une rente née de la faillite d’un chemin de fer
L’histoire de Texas Pacific Land commence il y a plus d’un siècle, presque par accident.
En 1888, le Texas & Pacific Railway fait faillite et pour rembourser ses créanciers, la société cède une partie de ses terres texanes, plus de 3,5 millions d’acres à un trust nouvellement créé : le Texas Pacific Land Trust.

À l’origine, ce trust avait un but simple : vendre progressivement les terres pour restituer la valeur aux détenteurs de certificats.
Pendant plus de cent ans, c’est exactement ce qu’il a fait. Néanmoins, les temps ont changé : le Texas a connu un boom pétrolier, le Permian Basin est devenu le cœur énergétique du pays, et ces terres, autrefois considérées comme désertiques, se sont transformées en un véritable trésor souterrain.

Zone Violet ou se situe les actifs de TPL
Peu à peu, le trust s’est mis à percevoir des redevances sur chaque baril extrait, chaque pipeline installé, chaque ligne électrique posée sans jamais produire lui-même quoi que ce soit, il encaissait une part de tout.
Un modèle simple, presque archaïque, mais redoutablement efficace.
C’est dans ce contexte qu’en 2019, deux grands fonds Horizon Kinetics et SoftVest Advisors, ont mené un bras de fer historique pour transformer le trust en corporation.
Leur objectif était simple :
sortir du modèle de liquidation,
instaurer une gouvernance moderne,
et faire de TPL une société de rente perpétuelle plutôt qu’un vendeur de terres.
La mutation a été un franc succès se faisant , TPL s’est imposée comme une véritable machine à cash, sans dette, avec un modèle capital-light rare dans l’industrie énergétique et symbole de cette reconnaissance, elle vient tout juste de rejoindre le S&P 500 !
Une consécration pour une société née de la faillite d’un chemin de fer et devenue, 130 ans plus tard l’une des plus vieilles société à rejoindre le S&P500
Ce modèle foncier, bâti sur la patience et la rente, est devenu l’un des plus rentables au monde :
aucune dette,
presque pas de capex,
et des marges de cash flow qui dépassent tout ce qu’on trouve ailleurs dans l’industrie.

L’histoire de TPL sur près de 150 ans
⚙️ Un modèle économique fondé sur la rente foncière
Texas Pacific Land (TPL) tire sa valeur d’un principe simple : monétiser l’usage de ses terres sans les exploiter directement.
Sur ses 874 000 acres situées au cœur du Permian Basin, l’entreprise génère des revenus via trois canaux :
Segment | Part du CA (LTM) | Description |
|---|---|---|
Royalties & baux énergétiques | 54 % | Redevances pétrolières et gazières + servitudes (pipelines, routes, infrastructures électriques, etc.) |
Eau & services hydriques | 34 % | Vente, collecte et traitement de l’eau via Texas Pacific Water Resources |
Autres revenus de surface / fonciers | 12 % | Revenus d’accès terrains, cessions foncières ponctuelles et produits financiers |
TPL ne supporte ni coûts de forage, ni dettes, ni dépenses lourdes.
C’est un modèle capital-light, hautement rentable, et directement indexé sur les prix réels — énergie, eau, et infrastructures.
🛢️ Royalties pétrolières et gazières — le socle historique
Le cœur du modèle de Texas Pacific Land repose sur ses droits miniers (royalty interests).
Ces droits confèrent à la société un pourcentage direct du chiffre d’affaires brut issu de la production de pétrole et de gaz sur ses terres, sans participation aux coûts d’exploitation ou d’investissement.
En clair :
TPL ne fore pas, ne pompe pas, ne dépense rien, mais perçoit une part de chaque baril extrait.
Le taux de redevance varie selon les contrats (souvent entre 6 % et 12 %), et ces revenus sont nets de tout capex ou opex.
Ce modèle confère à TPL deux avantages majeurs :
Une rentabilité structurellement élevée → Aucune dépense liée à la production : les marges sont mécaniquement supérieures à 80 %. L’entreprise n’a ni dette, ni contraintes opérationnelles, c’est une pure machine à cash.
Une exposition directe à l’inflation énergétique → Les royalties sont indexées sur les prix des commodities (pétrole, gaz naturel et NGL).Quand les prix montent, les revenus de TPL augmentent immédiatement, sans hausse des coûts.
Autrement dit : un modèle naturellement “inflation-proof”.
📍 Un positionnement géographique stratégique
Toutes ces activités sont concentrées dans le Permian Basin, la zone la plus prolifique des États-Unis, avec une production d’environ 6,5 millions de barils par jour — l’équivalent d’un pays comme l’Irak ou les Émirats arabes unis.
La région concentre les meilleures marges de forage du pays, avec un coût de production souvent inférieur à 55 $/baril, garantissant la rentabilité du gisement même en période de prix bas.

📈 Une croissance exponentielle du nombre de puits
Au 31 décembre 2024, plus de 7 000 puits horizontaux étaient en production sur les terres de TPL, contre moins de 500 il y a dix ans.
Et le potentiel reste immense : il reste environ 60 000 emplacements exploitables avec un seuil de rentabilité inférieur à 55 $/baril.

💼 Une gestion rigoureuse et automatisée des flux
TPL a professionnalisé la gestion de ses royalties via des outils internes :
suivi automatisé des productions et paiements par puits,
vérification des calculs de déductions et revenus,
supervision par une équipe d’ingénieurs réservoir,
intégration de logiciels internes (GIS, bases de données propriétaires).
Ce segment représente environ 65 % du chiffre d’affaires total et reste la principale source de génération de Free Cash Flow.
Il constitue la base d’un modèle où la terre produit à vie, et où chaque variation de prix du pétrole ou du gaz se traduit instantanément en revenus.
💧 Water Services — Le relais de croissance structurel

L’eau est devenue la seconde source de revenus de Texas Pacific Land, avec près de 36 % du chiffre d’affaires consolidé en 2024.
Une croissance impressionnante tirée par deux segments complémentaires : la vente d’eau (Water Sales) et les redevances sur l’eau produite (Produced Water Royalties).
🚰 Water Sales — Fourniture et recyclage
TPL exploite un réseau de puits, pipelines et bassins de stockage pour fournir l’eau utilisée dans les opérations de fracturation hydraulique.
L’entreprise vend à la fois de l’eau saumâtre issue des aquifères et de l’eau recyclée, traitée à partir des volumes déjà utilisés dans les forages.
Quelques chiffres clés :
Volumes vendus : passés de 44 mbbl/j en 2017 à 736 mbbl/j en 2024 (+900 %).
Prix de vente : entre 0,50 $ et 1,00 $ par baril, pour un coût opérationnel de seulement 0,10–0,20 $/baril.
Capex annuel : limité à 10–20 M$, preuve d’un modèle ultra-capital efficient.
TPL a construit le plus grand réseau d’infrastructures hydriques du nord du Delaware Basin, lui permettant d’assurer un approvisionnement constant tout en gérant durablement ses nappes souterraines.
L’entreprise est aussi capable de livrer de l’eau au-delà de ses propres terres, générant ainsi une clientèle élargie dans tout le bassin du Permian.
🌊 Produced Water Royalties — Une rente issue du sous-sol

L’eau produite correspond à l’eau extraite en même temps que les hydrocarbures : pour chaque baril de pétrole, environ quatre barils d’eau sont remontés à la surface.
TPL ne gérant pas les puits de traitement, elle perçoit néanmoins une redevance en fonction de la volumétrie sur chaque baril d’eau injecté ou transitant sur ses terrains.
Le taux moyen tourne autour de 0,08 à 0,10 $/baril, avec une croissance assez stratosphérique des volumes.
Cette activité est particulièrement stratégique car :
Elle monétise un sous produit généré de façon inévitable avec le forage pétrolier.
Elle diversifie les revenus tout en réduisant la dépendance aux prix du baril.
Et elle crée un pont vers de futurs débouchés industriels : dessalement, réutilisation et alimentation en eau pour infrastructures énergétiques et data centers.
TPL conserve la flexibilité d’exploiter ces volumes pour des projets de recyclage industriel, ce qui pourrait en faire un acteur clé de la gestion hydrique dans un Texas de plus en plus contraint par la sécheresse et la demande énergétique.
📊 Pourquoi c’est stratégique
L’activité d’eau est devenue un flux de trésorerie récurrent, peu cyclique et à forte marge.
Dans un monde où l’eau prend une valeur stratégique, TPL bénéficie :
d’une exposition directe à la demande énergétique,
d’une indexation naturelle à l’inflation,
et d’un levier long terme avec la montée des besoins en eau pour les data centers et de la production d’énergie.
C’est aujourd’hui le segment qui illustre le mieux la transition du groupe :
D’un modèle foncier passif vers un acteur actif de la gestion des ressources critiques que ce soit l’eau, l’énergie et l’espace.
🏗️ Revenus de surface — Une rente sur les infrastructures

En dehors de ses revenus liés au pétrole et à l’eau, Texas Pacific Land tire une part importante de sa rentabilité de la mise à disposition de sa surface pour les infrastructures et l’exploitation des matériaux.
Cette activité, appelée revenus de surface (SLEM : Surface Leases, Easements and Materials), représente environ 10 % du chiffre d’affaires total en 2024 lorsque l’on ne compte pas l’eau dedans.
Ces revenus proviennent de plusieurs sources :
Conduites de transport (36 %) : droit de passage pour pipelines et autres infrastructures énergétiques.
Servitudes de forage (6 %) : autorisations d’accès pour les puits et opérations de maintenance.
Vente de matériaux de surface (22 %) : caliche, sable et autres matériaux extraits directement du sol.
Baux commerciaux et autres revenus (25 %) : routes, lignes électriques, installations industrielles, etc.

Slide Présentation SLEM
Ces contrats offrent une stabilité exceptionnelle :
durée initiale de 10 ans, renouvelable par période de 10 ans supplémentaires ;
réévaluation automatique des paiements, avec indexation sur l’inflation ou hausse minimale de 15 % à chaque renouvellement ;
infrastructures durables ou permanentes, garantissant une rente régulière et pérenne.
TPL gère cette activité de manière active grâce à une équipe spécialisée qui :
surveille ses terrains à l’aide d’outils de cartographie et d’imagerie satellite,
identifie de nouvelles opportunités de contrats,
et veille à la conformité des paiements et des installations.
Ce modèle illustre parfaitement la philosophie de TPL :
Transformer chaque parcelle de terrain en source de revenus récurrents — que ce soit pour transporter l’énergie, installer des infrastructures ou exploiter les ressources locales.
🔁 Un modèle où tout se connecte

Slide Présentation des breakdown de ses divisions
Ce qui rend Texas Pacific Land si singulière, c’est la manière dont chacune de ses activités vient renforcer les autres.
Chaque parcelle de terrain n’est pas seulement une propriété passive, mais une plateforme économique complète où plusieurs contrats coexistent et se superposent dans le temps.
Lorsqu’un opérateur pétrolier obtient un permis pour forer, TPL commence déjà à encaisser.
La société facture des redevances de surface pour la construction des puits, des routes et des pipelines.
Une fois les travaux lancés, elle vend l’eau nécessaire à la fracturation et à la préparation des sites via son réseau de pipelines.
Lorsque la production démarre, elle touche une redevance sur chaque baril d’eau remonté du sous-sol, puis sur chaque baril de pétrole vendu.
Autrement dit, une seule parcelle peut générer des revenus successifs à chaque phase du cycle de vie d’un puits de la phase de préparation à la production, sans jamais nécessiter d’investissement additionnel.
Sur une même zone, il n’est pas rare que plus d’une dizaine de contrats soient actifs simultanément :
droits miniers, servitudes de passage, ventes d’eau, royalties et baux commerciaux.
Ce fonctionnement crée un effet de levier naturel : plus il y a d’activité sur les terres de TPL, plus ses flux de trésorerie augmentent tout ça sans que ses coûts ne bougent.
L’entreprise capte ainsi la croissance global du secteur énergétique sans en subir les risques opérationnels.
Mais au-delà de l’aspect purement financier, c’est la synergie structurelle entre ses activités qui en fait un modèle unique. Les infrastructures construites pour transporter le pétrole servent aussi à distribuer l’eau.
L’eau produite devient à son tour une ressource réutilisable pour d’autres forages ou pour des besoins industriels.
Et chaque nouveau développement augmente la valeur intrinsèque de la parcelle concernée, puisqu’il s’accompagne de nouvelles servitudes, de nouveaux contrats et de nouvelles redevances.
En résumé, TPL ne dépend pas d’une seule source de revenu, mais d’un écosystème complet de flux interconnectés.
Chaque acre agit comme un centre de profit autonome, capable de générer plusieurs rentes complémentaires tout au long du cycle d’exploitation.
C’est cette mécanique de revenus cumulés, contractuels et récurrents, qui explique pourquoi TPL affiche aujourd’hui des marges parmi les plus élevées du marché — un modèle où la terre travaille seule, mais sans jamais cesser de rapporter.

L’une des entreprises les plus rentables des US…
💼 Thèse d’investissement
Dans un monde où l’inflation ne reviendra probablement jamais à 2 %, les entreprises capables de protéger leur rentabilité sans recourir à la dette ni à l’investissement massif deviennent rares.
Texas Pacific Land fait partie pour moi de ces exceptions.
Son modèle repose sur une idée simple : posséder la ressource plutôt que la produire.
L’entreprise ne fore pas, ne pompe rien, ne raffine rien, elle loue, concède et encaisse.
À chaque baril de pétrole extrait, à chaque gallon d’eau pompé, à chaque pipeline posé, TPL touche une redevance par rapport aux prix de ventes de l’actifs.
Son business est donc indexé sur l’activité et les prix de l’énergie, sans en subir la volatilité opérationnelle.
🔸 Une couverture naturelle contre l’inflation
Les royalties pétrolières et gazières de TPL sont directement corrélées au prix des commodités.
Plus le baril monte, plus les revenus montent — sans qu’aucune dépense ne soit engagée.
De même, ses contrats de surface (SLEM) sont automatiquement réévalués tous les 10 ans, avec un minimum de +15 % ou selon l’évolution de l’indice des prix.
Dans un contexte où les États-Unis ont besoin d’énergie bon marché pour alimenter leurs industries et leurs futurs data centers, cette indexation rend TPL “inflation-proof” par conception.
Son modèle capture la hausse des prix sans inflation des coûts — une rareté absolue.
🔸 Une exposition directe à la montée de la demande énergétique
Le Permian Basin est aujourd’hui l’une des zones les plus stratégiques du monde.
Il concentre près de 40 % de la production pétrolière américaine, mais aussi d’immenses réserves de gaz naturel, devenu central dans la transition énergétique et la production d’électricité pour les data centers.
TPL, qui contrôle plus de 874 000 acres au cœur du Permian, se trouve donc assise sur la plus grande réserve d’énergie des États-Unis — mais sans les risques liés aux forages, aux coûts de main-d’œuvre ou aux fluctuations de capex.
Alors que les majors pétrolières alternent entre surinvestissements et dilution, TPL reste un acteur pur de captation de valeur, qui profite de chaque nouvelle infrastructure posée sur ses terres.
🔸 L’eau, le relais de croissance sous-estimé
Si l’histoire de TPL a commencé avec le pétrole, son futur pourrait bien se jouer dans l’eau.
L’entreprise contrôle déjà le plus grand réseau d’infrastructures hydriques du Delaware Basin, essentiel à l’approvisionnement en eau pour les opérations pétrolières.
Mais elle va désormais plus loin, en développant une technologie propriétaire de dessalement qui pourrait transformer une contrainte écologique en véritable moteur de croissance.
Le concept est simple mais innovant : le “fractional freezing”, un procédé de congélation fractionnée beaucoup plus économe en énergie que les techniques classiques d’osmose inverse.
TPL collabore avec un partenaire industriel de premier plan dans le domaine du froid industriel pour mettre cette technologie à l’échelle.
Une première phase de R&D a déjà été menée avec succès sur son site de Midland, et l’entreprise passe maintenant à la vitesse supérieure :
⚙️ 2026+ : construction d’une usine commerciale à grande échelle (~100 000 barils/jour).
🚀 2027+ : déploiement industriel à grande échelle sur l’ensemble du Permian.

Ce plan d’investissement marque un tournant pour TPL.
C’est l’une des rares initiatives où la société choisit d’investir activement plutôt que de se contenter de percevoir des royalties.
Mais l’enjeu est immense : transformer les eaux usées issues de la production pétrolière en eau réutilisable pour l’agriculture, l’industrie et potentiellement le refroidissement de data centers.
À long terme, cette activité pourrait non seulement stabiliser les flux de revenus de TPL au-delà du cycle pétrolier, mais aussi renforcer son rôle stratégique dans un contexte où l’eau devient la ressource la plus rare et la plus critique du Sud américain.
🔸 Un actif énergétique, hydrique et foncier impossible à répliquer
TPL détient un patrimoine unique, impossible à copier.
Ses terres couvrent des zones clés du Texas, là où convergent désormais les besoins en énergie, eau et espace industriel.
Dans un contexte où l’électrification massive (voitures électriques, humanoïdes, IA) multiplie les besoins en énergie, ses terrains deviennent la base physique d’un monde numérique.
Détenir TPL, c’est posséder une rente foncière sur la colonne vertébrale énergétique américaine, dans un modèle d’une stabilité exceptionnelle :
Presque aucun capex,
Aucune dette,
Des marges de FCF supérieures à 80 % qui en fait une des sociétés les plus rentable au monde,

Et un actif tangible, rare, productif et indexé sur les cycles économiques.
En somme, Texas Pacific Land coche toutes les cases d’un actif du futur :
🔹 Indexé sur les prix des ressources
🔹 Protégé de la dilution et des cycles d’investissement
🔹 Exposé à la double croissance de l’énergie et des data centers
🔹 Positionné sur la ressource la plus critique du siècle à venir : l’eau.
🛢️ Un proxy du pétrole… sans la volatilité

Graphiquement, on le voit très clairement : le cours de TPL reste fortement corrélé à celui du pétrole, dont il dépend encore largement par la nature de son activité.
Mais cette corrélation crée justement des points d’entrée particulièrement intéressants.
Lorsque le baril se replie, comme actuellement, l’action revient mécaniquement sur ses moyennes mobiles long terme, offrant des zones d’achat attractives pour les investisseurs patients.
TPL agit ainsi comme un proxy “raffiné” du pétrole :
elle bénéficie des périodes de hausse des prix de l’énergie, sans en subir directement la volatilité opérationnelle.
🧾 Résultats du T3 2025 : encore un record malgré la baisse du pétrole
Texas Pacific Land ($TPL) publie un nouveau trimestre solide il y a de cela 3 jours, confirmant la stabilité et la rentabilité exceptionnelle de son modèle.
Malgré un prix du baril en repli, la société affiche une progression de ses volumes et des revenus hydriques en hausse continue.
📈 Faits marquants :
Revenus totaux : 203 M$ (+18 % YoY)
EBITDA ajusté : 174 M$ (marge de 85 %)
Free Cash Flow : 123 M$
Bénéfice net : 121 M$ (5,27 $/action)
Production de royalties : 36 300 barils équivalents par jour (+9 % QoQ / +28 % YoY)
Division Eau : chiffre d’affaires record de 80,8 M$, dont 44,6 M$ en ventes d’eau et 32,3 M$ en redevances sur l’eau produite.
💧 Le projet de dessalement à Orla (10 000 barils/jour) avance comme prévu, avec un démarrage pilote mi-2025 et une montée en puissance industrielle en 2026.
⚡ Des discussions avancées avec les développeurs de data centers
“Nous pensons que TPL est idéalement positionnée. Nous disposons de tous les atouts nécessaires pour attirer les producteurs d’énergie et les développeurs de data centers, notamment les hyperscalers.
Nous avons probablement plus de terrains exploitables avec les bonnes caractéristiques que n’importe qui d’autre dans l’ouest du Texas.
La région devient rapidement un pôle majeur pour la construction de campus multi-gigawatts, et nous sommes en discussions avancées avec plusieurs acteurs — certains dossiers sont très proches d’aboutir.”
Cette déclaration marque une évolution majeure dans le positionnement de TPL :
le groupe se place désormais au cœur de la convergence entre énergie, foncier et infrastructure numérique, trois secteurs en pleine expansion dans l’Ouest texan.
💰 Côté allocation de capital :
Acquisition de 17 300 acres de royalties dans le Midland Basin pour 474 M$, financée intégralement en cash.
Rachat de 8 100 acres de surface adjacentes à ses terres existantes, renforçant la cohérence géographique de son portefeuille.
Montrant que la société a bien fini de liquider ses actifs et décide même d’en acheter !
📊 Bilan toujours exemplaire :
Aucune dette,
532 M$ de trésorerie,
882 000 acres désormais détenues,
Une nouvelle ligne de crédit de 500 M$ disponible.
Un split d’action 3 pour 1 est prévu pour décembre 2025.
🗣️ En conclusion, Tyler Glover résume parfaitement la vision du groupe :
“Nos terres sont un actif unique : elles génèrent du cash dans le cycle actuel des commodités, et elles deviendront la base physique de la prochaine génération d’infrastructures énergétiques et numériques.”
💧 Aparté : LandBridge, le petit frère de TPL centré sur l’eau
Si Texas Pacific Land est la version “rentière” du foncier énergétique, LandBridge ($LB) en est aujourd’hui la déclinaison plus jeune et opérationnelle, encore très concentrée sur l’eau comme moteur principal de création de valeur.
🌊 Une société née du même ADN :
Basée elle aussi dans le Permian Basin, LandBridge détient près de 280 000 acres et monétise ses terres à travers des redevances, servitudes et baux commerciaux.
Mais à la différence de TPL, elle agit directement sur le terrain : en développant les infrastructures qui gèrent, transportent et recyclent l’eau utilisée dans l’industrie pétrolière.
Son partenaire clé est WaterBridge, un géant américain du traitement et du transport des eaux usées issues des puits de pétrole.
Grâce à cette collaboration, LandBridge capte une part des volumes d’eau produits, vendus ou retraités sur ses terrains — un modèle à faible capex et haut rendement, comme celui de TPL.
📊 Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
47,5 M$ de revenus au T2 2025 (+10 % QoQ)
Marge EBITDA : 89 %
Marge de Free Cash Flow : 76 %
94 % des revenus non liés directement au pétrole, preuve de sa transition vers un modèle plus résilient.

Earning présentation Q2 2025
🚰 L’eau, un levier stratégique avant l’industrialisation
À ce stade, la société reste concentrée sur les infrastructures hydriques :
stations de pompage et de traitement,
bassins d’évaporation et réseaux de canalisations,
contrats de transport et de stockage d’eau salée produite.
Mais comme TPL, LandBridge se prépare à franchir une nouvelle étape :
en novembre 2024, elle a signé un bail de développement pour un data center de 2 000 acres dans le Reeves County, profitant de ses ressources en eau et de son accès à l’électricité locale à bas coût.
Autrement dit :
L’eau est son cheval de Troie pour s’implanter dans la prochaine vague d’infrastructures énergétiques et numériques.
🔁 Une TPL en devenir
Aspect | Texas Pacific Land (TPL) | LandBridge ($LB) |
|---|---|---|
Superficie | 880 000 acres | 277 000 acres |
Segment clé actuel | Royalties pétrolières & eau | Eau industrielle & servitudes |
Part des revenus liés à l’eau | ~35 % | ~90 % |
Maturité du modèle | Ultra rentable et capex-light | En croissance, fort levier opérationnel |
En clair, LandBridge est aujourd’hui ce que TPL était il y a 10 ans mais avec leau :
un business foncier centré sur une ressource, avec une base d’actifs massive, une exécution disciplinée et le potentiel d’étendre son modèle vers la production énergétique et les data centers dans les années à venir.

Earning présentation Q2 2025

One Pager LB
Conclusion
Dans un monde où l’inflation restera durablement élevée, où l’énergie devient plus chère et où les data centers consomment toujours plus d’eau et d’électricité, certaines entreprises se retrouvent au croisement parfait de ces tendances.
Texas Pacific Land ($TPL) en est la quintessence.
La beauté de son modèle réside dans sa simplicité : elle ne produit rien, mais possède tout.
Chaque baril de pétrole extrait, chaque pipeline posé, chaque mètre cube d’eau utilisé lui rapporte une commission.
Aucune dette, des marges records, un business indexé naturellement sur le prix des commodités bref, une rente foncière inflation-proof dans sa forme la plus pure.
Mais surtout, TPL s’adapte.
Le pétrole reste son socle, mais l’eau devient son relais de croissance avec son projet de dessalement “fractional freezing” capable de transformer l’eau issue du pétrole en une ressource réutilisable pour l’agriculture, l’industrie, ou le refroidissement des serveurs.
Et demain, ses terres pourraient héberger les futurs data centers du Texas, alors même que son CEO a confirmé être en discussions avancées avec plusieurs développeurs.
À côté, LandBridge ($LB) suit une trajectoire parallèle : plus jeune, plus petite, mais déjà centrée sur l’eau industrielle et les servitudes d’infrastructure.
Elle vient d’ailleurs de signer un bail pour le développement d’un data center de 2 000 acres preuve que l’eau et l’énergie sont désormais les deux faces d’un même actif stratégique.
Ces deux sociétés représentent pour moi le même pari sur la rareté des actifs tangibles : la terre, l’eau, et l’énergie.
C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’exposer à hauteur de 2 % sur TPL et 2 % sur LandBridge dans mon portefeuille il y a de cela une dizaine de jours.
Garder en tête qu’a l’heure actuelle le pétrole souffre depuis maintenant plusieurs mois néanmoins ces deux entreprises continuent de maintenir une croissance. Dans le cas où le pétrole venait à ce retourner cela se traduirait par une nécessité de plus d’eau pour forer de nouveaux puits de pétroles donc un double gain de rentabilité pour ces entreprises !
Dans un monde où tout s’endette, où les entreprises diluent leurs actionnaires pour survivre surtout dans le secteur énergétique, ces deux-là prouvent qu’il existe encore un business model simple, rentable et intemporel !
📢Disclaimer
Les informations contenues dans cette newsletter sont fournies à titre informatif uniquement et ne constituent pas des conseils en investissement. Les analyses, opinions et projections sont les miennes et ne garantissent en aucun cas les performances futures des actifs mentionnés. Investir comporte des risques, y compris le risque de perte en capital. Il est recommandé de consulter un conseiller financier agréé avant de prendre toute décision d'investissement.
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